Le monde de James Matthew Barrie


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[Simple aperçu... en attendant mieux ! De toute façon, il n'existe pour le moment rien de solide en français concernant Barrie et son oeuvre...]

 

Monique Chassagnol, Nathalie Prince, Isabelle Cani, Peter Pan, figure mythique, Autrement, 2010.


Je ferai une critique détaillée de ce livre-ci. Je suis fort aise que mon site et mes modestes travaux aient un tantinet "inspiré" l'un des auteurs... Mais l'ensemble n'est guère passionnant et n'apprend rien de nouveau... Il ne faut, la plupart du temps, rien attendre de ceux qui détachent l'oeuvre de l'artiste et de l'homme... C'est le syndrome de la plupart des universitaires. Et ce recueil est un travail d'universitaires tristement mis à la portée du vulgum pecus. Livre inutile.

Kathleen Kelley-Lainé, Peter Pan ou l'Enfant triste, Calmann-Lévy, 2005.

Quatrième de couverture : Une nouvelle interprétation du mythe de Peter Pan : comme Peter Pan, l'enfant triste est en apparence un enfant léger, gai, innocent et sans cœur qui, à la suite d'une tragédie ou parce qu'il a été sommé de devenir trop brutalement adulte, s'accroche désespérément au pays de son enfance. « Peter Pan voulait tant échapper au destin d'être humain qu'il était décidé à rester un oiseau, comme avant sa naissance. » L'enfant triste emprunte souvent le chemin de Peter Pan vers l'île mystérieuse du Jamais-Jamais. Il lui est impossible de pleurer, alors il choisit de ne rien ressentir. Il s'envole et enterre sa tristesse dans ce lieu secret, inaccessible, le Jamais-Jamais de son enfance. Kathleen Kelley-Lainé suit de près les envols de Peter Pan, afin de découvrir l'enfant triste derrière les sourires aux dents de lait. Elle pénètre le cœur sombre de James Matthew Barrie, le créateur de Peter Pan. Mais, au fil du livre, se révèle aussi l'enfance perdue de l'auteur, qui dut fuir la Hongrie, son pays natal, après la Seconde Guerre mondiale. Au long de ces trois histoires entremêlées transparaissent les émotions qui tissent en secret le sens d'une vie. Faut-il parler de dépression ? L'auteur ne prononce pas le mot, mais elle plaide pour une écoute attentive de l'enfant, celui qui ne peut pas grandir et celui qui pleure dans l'adulte.

Mon avis : cf. ici, à la fin de ce billet écrit pour mes Roses de décembre.

 

 

Dan Kiley, Le syndrome de Peter Pan, Odile Jacob, 2000.

Encore une énième étude pseudo-psy sur Peter Pan et son psychisme. Peu utile à mon goût.

 

 

Charles Legras, Chez nos contemporains d’Angleterre, Librairie Paul Ollendorff, 1901. [Cf. ici]

Ne le dites pas aux grands, Alison Lurie, Rivages Poche, 1999.

Essai passionnant à lire – sauf ce qui concerne en propre Barrie...! Je ne pardonne pas à cette dame les propos tout à fait scabreux et tellement éloignés de la vérité qu'elle a tenus concernant Barrie.

 

Alain Montadon, Du récit merveilleux ou l’ailleurs de l’enfance; Imago, 2001.

Même si je ne partage pas nombre de vues de l'auteur et même si celui-ci commet certaines erreurs concernant Barrie, son travail possède certains mérites qui s'expriment lorsqu'il parle d'autres auteurs que Barrie.

L’auteur se sert des Carnets de Barrie mis à jour et déchiffré par Andrew Birkin sans le nommer, c’est inacceptable ; beaucoup d’erreurs de traduction et des choses fausses se retrouvent sous sa plume, des choses fausses parce qu’imprécises. Je les recenserai ; néanmoins, il me paraît avoir bien compris l’essence de l’œuvre de Barrie et il jette deux ou trois fort belles idées. Bien sûr, il s'inspire (tiens, lui aussi... Tous ces auteurs qui s'inspirent manquent-ils de substance ?) de Bruno Bettelheim. À lire, tout de même.

 

 

François Rivière, J. M. Barrie, le garçon qui ne voulait pas grandir, Calmann-Lévy, 1991.

Le titre seul, qui véhicule un cliché totalement éculé et fautif, en dit long sur la qualité de ce livre assez détestable...
L'unique mérite de cet ouvrage est d'être, pour le moment, la seule biographie (à ma connaissance) en français. Si elle n'est pas fautive dans l'ensemble (l'image donnée est juste si tant est qu'une photo d'identité soit juste), elle présente deux défauts majeurs à mes yeux : des erreurs éparpillées, qui montrent que l'auteur n'a pas lu les romans de Barrie dont il parle (notamment, Le Petit Oiseau blanc et le diptyque consacré au personnage de Tommy Sandys...) et un manque d'enthousiasme flagrant pour un tel sujet ! L'auteur s'est contenté d'une approche historique pure sans se soucier des textes. À mon avis, l'auteur ne lit pas l'anglais, sinon il ne commettrait pas certaines erreurs grossières (ce qui m'étonne eu égard au fait qu'il s'est consacré à la littérature anglo-saxonne – mais il me semble écrire des livres à la commande et n'être qu'un mercenaire de l'édition...) et n'a pas eu accès aux oeuvres, pour la plupart non traduites, car il cite très peu...

Il ne cite même pas ses sources, qui sont des biographies anglo-saxonnes qu'il a (mal) compilées et pillées...

Livre écrit à la va-vite, selon moi. Dieu merci, la réédition a permis un changement de couverture...

Sans grande peine, ma biographie, qui est en cours d'écriture, sera mille fois meilleure. On ne peut que faire mieux. Preuves ici qu'il raconte n'importe quoi !

Le merveilleux et la mort, Viara Timtcheva, L'Harmattan, 2006.

Quarième de couverture : "Plus d'un conçoit le genre "merveilleux" comme étant destiné aux enfants, incompatible avec la souffrance et la mort. Pourtant, Tolkien dit pour le Seigneur des Anneaux : "J'ai produit un monstre : une aventure plutôt triste et terrifiante, ne convenant pas du tout aux enfants, et peut-être à personne" ; le Néant de l'Histoire sans fin s'inspire à la fois du nazisme et de la mort ; Peter Pan est l'un des personnages les plus poignants en littérature, et un trouble psychologique porte son nom. Cette étude interroge trois chefs-d'oeuvre du genre dans ses rapports complexes avec la mort, mais aussi avec l'amour."

Je ne l'ai pas lu, donc je ne peux le commenter pour le moment.

Jackie Wullschläger, Enfances rêvées : Alice, Peter Pan… Nos nostalgies et nos tabous, Autrement, 2003.

Excellente étude sur la littérature dite « enfantine », qui ne craint de braver certains interdits.

Quatrième de couverture : Alice, Peter Pan, Winnie l'Ourson... histoires douces d'enfants qui ne veulent pas grandir, d'ours bavards et de jardins secrets, histoires troubles d'auteurs inspirés, piètres pédagogues aux sentiments ambigus. Ce livre de Jackie Wullschläger est consacré aux grands auteurs, «mythiques», de littérature enfantine dans l'Angleterre fin XIXe - début XXe siècle : Lewis Carroll, Edward Lear, J. M. Barrie, Kenneth Grahame et A. A. Milne. Ces biographies croisées illustrent l'importance littéraire de cette tradition du « pays des merveilles », la place centrale du regard adulte sur l'enfant dans l'imaginaire européen. Il montre que ce mythe de la pureté et de l'innocence enfantines prend des formes différentes selon les périodes - « la petite fille » chez les Victoriens, « l'adolescent » chez les Édouardiens - et c'est pourquoi il résiste à l'usure du temps et continue d'habiter notre imaginaire aujourd'hui.

Car, derrière sa face joyeuse et tendre, ce mythe a une face trouble dans laquelle notre modernité se reconnaît plus facilement. Cet éden contient un serpent. Toutes ces histoires, dont le ton est ambigu et la morale hypocrite, jouent avec le feu, c'est-à-dire avec les tabous, et l'affect convoqué ne peut être qu'érotique. Il s'agit donc aussi d'un mythe tragique, d'exclusion, de séparation, de violence latente. C'est d'ailleurs ce mélange de bons sentiments et de cynisme qui fait vivre et perdurer le mythe. Adultes, nous sommes toujours aussi partagés, toujours aussi nostalgiques, prêts à apprécier dans cette enfance de rêve les qualités que nous avons refoulées - la fantaisie, l'imagination, l'irresponsabilité -, mais également toujours aussi réalistes et cyniques.

Le contenu de notre regard sur l'enfant a changé - Freud est passé par là... - mais non sa forme ni sa fonction.

Ce livre ne parle pas seulement d'une tradition littéraire glorieuse, il parle de nous.

Il est la traduction de ce livre-ci :

Jackie Wullschläger, Inventing Wonderland, Free Press, 1996 ou Methuen Pub Ltd

L'enfance victorienne vue à travers les vies et l'imagination de Lewis Carroll, Edward Lear, James Matthew Barrie, Kenneth Grahame et A.A. Milne.

 

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A la recherche de Peter Pan (2 tomes) par Cosey, Lombard.

Barrie n'est qu'un vague prétexte à cette charmante bande-dessinée.

Quatrième de couverture : Sir Melvin Woodworth, un écrivain anglais d'origine serbe, semble être un touriste ordinaire. Mais pourquoi veut-il s'installer dans le village perdu d'Ardolaz ? Que recherche-t-il dans le vieux cimetière de ce bourg que l'on dit condamné ? Un sujet de roman, le souvenir de quelqu'un ? Et ce glacier dont l'écho amplifie les sinistres craquements, n'est-il pas plus dangereux qu'on le prétend ? Une atmosphère bizarre, presque malsaine, se dégage de cet endroit apparemment paisible et dont les habitants s'efforcent de taire leurs secrètes angoisses…

Peter Pan par Régis Loisel  : 6 volumes, Vent d'Ouest. http://www.ventsdouest.com/cat/peter_pan_tempete.html

Cette bande-dessinée, de haute tenue, n’a quasiment rien à voir avec l’univers de Barrie, exceptés les noms des personnages. C’est une variation autour de l’univers barrien. Peut-être une sorte d’hommage, mais surtout une subversion, qui peut aussi bien plaire que déplaire aux admirateurs de Barrie. En ce qui me concerne, j’aime cette œuvre, mais uniquement pour elle-même, car je n’y vois pas de lien de parenté réel avec Peter Pan. Mais, étrangement, elle a mis à jour la noirceur qui existe dans l'oeuvre de Barrie.

 

 

 

 

 

 

Voir cette page.

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Peter Pan est mort, Joan Brady, Plon.

Roman étrange que j’ai lu il y a trop longtemps pour en conserver plus qu’une impression agréable et un souvenir plutôt troublé.

Quatrième de couverture : Alice épouse Peter Kessler. Il a trente ans de plus qu’elle, mais il est l’homme le plus charmant qu’elle ait jamais rencontré. Beau, mystérieux, il possède tout ce qu’une petite fille peut attendre de son père. Seulement, il est son cousin et l’ancien amant de sa mère. Non pas un cousin par le sang, car son père n’a-t-il pas été adopté ? Alice se demande au fil du temps pourquoi ses mains et celles de Peter seressemblent, pourquoi elle se sent si semblable à lui, mais ne parvient pas à découvrir la vérité.

Les Jardins de Kensington, Rodrigo Fressan, Seuil, 2004.

Roman, à la construction et au thème baroque, plein de loufoquerie, extrêmement original et richement documenté quant à la vie et l’œuvre de Barrie. Une belle surprise que cette lecture inopinée, à condition de ne pas vouloir y voir Barrie...

Quatrième de couverture  : L'histoire se déroule en une nuit au cours de laquelle Peter Hook (Hook est le nom anglais du capitaine Crochet) raconte à un petit garçon prénommé Keiko Kai, la vie de James Matthew Barrie, le créateur de Peter Pan, et la sienne propre. Ces deux « biographies » sont présentées de façon alternée, comme des correspondances en positif et négatif.

James Matthew Barrie, né en Écosse, connaît une enfance heureuse jusqu'à la mort accidentelle de son frère aîné, David. Sa mère plonge alors dans la dépression et la folie et délaisse le petit James, qui comprend que pour garder l'amour des autres il ne faut pas grandir. Peter Hook, lui, naît dans les années soixante. Il est le fils de beatniks issus de richissimes familles, son père est un musicien raté qui n'a de cesse de jalouser les Beatles et sa mère une égérie du Londres de l'époque. L'enfance de Hook est marquée par cette ambiance folle et insouciante des Swinging Sixties. Dans le Londres du début du siècle, Barrie travaille comme journaliste, puis écrit des pièces de théâtre qui connaissent un grand succès, jusqu'au jour ou il rencontre la famille Llewelyn Davies qui a cinq enfants. Il s'immisce dans la vie de la famille, joue avec les enfants qui, en fait lui permettent de continuer à vivre à l'Age d'Or de l'enfance innocente, leur raconte des histoires et créé à partir d'eux et de leurs jeux dans Kensington Gardens le personnage de Peter Pan qui sera un triomphe pour l'auteur. Hook, parallèlement, devient lui aussi un auteur de best-sellers pour enfants en inventant Jim Yang, un jeune garçon qui sur sa bicyclette se promène dans le passé et dans le futur.

Au fur et à mesure que le livre avance, le récit de Hook est de plus en plus halluciné, violent, mêlant rêves, cauchemars, réalité, époques. Le récit prend un ton dramatique lorsqu'on en arrive à la vieillesse de Barrie et à la folie évidente de Hook, narrateur omniscient, inquiétant, criminel, contrepoint parfait de James Matthew Barrie.

Voici un livre tout à fait novateur et dérangeant. Un livre sur l'enfance et la mort, un livre sur Londres et la fascination de l'auteur pour les Beatles (en fait la nuit de Hook est le pendant et un hommage à une célèbre chanson du groupe « A day in life »), une réflexion sur les rapports de l'écrivain et la pérennité des oeuvres, sur le passage de la réalité à la fiction, sur la relation auteur-personnage. Rodrigo Fresán prend des risques pour tenter de trouver de nouvelles voies à la littérature, et on ne peut que se réjouir de cette audace. Il est à n'en pas douter un véritable rénovateur des lettres latino-américaines, le seul qui ose prendre des chemins différents. On ne peut être que fasciné par son livre.

 

Les Ailes de Peter Pan , Seuil, 1997.

François Rivière sévit de nouveau et exploite le filon juteux en écrivant un roman autour de Peter Pan et du mythe d’Icare. Ne l’ayant pas lu, je ne saurais porter un jugement sur sa valeur. Surtout que mettre des ailes à Peter Pan est un contresens absolu.

Quatrième de couverture : En octobre 1912, Frank Roderick entre au service de James M. Barrie, le créateur de Peter Pan. Mais Roderick n'est pas seulement un domestique stylé, un butler chevronné, c'est aussi un inventeur inspiré. Il poursuit, en construisant une machine à voler, les rêves inachevés de Léonard de Vinci, de Cyrano de Bergerac. Plus encore que ses illustres prédécesseurs, il renoue avec l'ambitieux projet d'Icare, qui tenta de vaincre l'attraction terrestre grâce à des ailes artificielles. Mais pourquoi tant de mystères entourent-ils ses expériences ? Il appartiendra à Charles P. Smith, vieil ami et complice en littérature de Barrie, de dénouer - à son corps défendant - les fils (et les cordages) de l'intrigue. A la suite du détective amateur, le lecteur traverse Londres, ses théâtres, ses pubs, ses faubourgs marécageux et ses intérieurs cosy, décors d'une histoire fleurant bon le thé et les pancakes, où se mêlent suspense, humour et technique.

 

 

TO BE CONTINUED...