Cette pièce importa beaucoup à Alfred Hitchcock. Il s'en explique ici. Une étude sur les réminiscences de Mary Rose dans les divers film du Maître a été écrite par Joseph McBride dans la revue Cineaste (Volume XXVI, Numéro 2). Nous vous livrons ci-dessous un résumé de la pensée de l'auteur, mêlé à nos réflexions et recherches.
explique que cette impossibilité
fut la plus grande déception de toute sa vie artistique. C'est
surtout pendant les années 1963-1964, pendant le tournage de
Marnie, qu'il s'est le plus investi dans ce projet. Il travailla
sur le scénario avec Jay Presson Allen. Désormais,
il rêvait de Tippi Hedren dans ce rôle.
L'appel de l'île est un élément
difficile à rendre. Mais il avait pensé à un thème
pour Bernard Hermann : un mixte entre la musique de Vertigo
et celle de Mrs. Muir (l'admirable film de Mankiewicz). On
retrouve une trace de Mary Rose dans Vertigo : lorsque
Scottie (James Stewart) sort Madeleine (Kim Novak) de l'eau. Elle demande
où est son enfant (elle n'en a pas) pendant son sommeil.
On peut la lire ci-dessous :
Extrait du scénario d'Hitchcock : CAMERON (o.s.) The Island. The Island That Likes To Be Visited [cq]. Surely we all know at least one such tempting place... such an island... where we may not go. Or if we do dare to visit such an island... we cannot come away again without... (there is bitter humor in his voice) ...without embarrassment. And it takes more than a bit of searching to find someone who will forgive us that. (CAMERON's voice changes now, becomes louder, matter-of-fact, and final) Well, that is it. Let's go back home now. (ironically) There of course it's raining . . .
THE CAMERA begins to retreat. The Island grows smaller, mistier.
CAMERON (cont'd, o.s.) ...as usual. And there's a naughty boy waiting for punishment and an old villager who had the fatal combination of weak heart and bad temper. He's waiting to be buried. All the usual, dependable, un-islandy things. (he sighs deeply) You understand.
As the Island becomes no more than a distant vision, CAMERON's voice diminishes as well, until at last we have lost them both.
FADE OUT.
*
« Je crois que les seuls fantômes
qui se glissent dans notre monde sont de jeunes mères décédées
qui reviennent voir comment se portent leurs enfants (1). Il n’y
a pas d’autre motivation assez forte pour ramener ceux qui sont
partis. Elles entrent sans bruit dans la chambre bien connue, quand,
de jour et de nuit, les geôliers sont occupés. Elles murmurent
: « Comment vas-tu, mon enfant ? ». Mais, toujours, de crainte
qu’un visage étranger ne l’effraie, elles murmurent
si doucement qu’il ne peut entendre. Elles se penchent sur lui
pour voir s’il dort paisiblement, et replacent son bras mignon
sous la couverture, puis ouvrent les tiroirs afin de compter combien
de petites vestes il possède. Elles aiment faire ce genre de
choses. Echo de ce texte dans un carnet, qui renvoie lui-même à une lettre. [Carnet 19 – note 21, 1899
*********************************************************************************** Brigadoon de Vincente Minnelli Féerie à nulle autre pareille, ce film de Minnelli emprunte certains de ses traits à James Matthew Barrie et en particulier à sa pièce, Mary Rose. Qui s'en souvient encore ? Il y aussi le nom du personnage : Tommy ou encore l'idée de la bruyère blanche, qui à mon sens ne sont pas de simples coïncidences... Lire ceci, pour savoir d'où provient la bruyère blanche selon le très romantique Barrie qui met en scène Bonnie Prince Charlie et donne à saisir à travers Julie Logan une émanation de Flora MacDonald - à peine entre les lignes : À une occasion,
ils dirent : « La Personne Qui Était Avec Lui »,
comme s’il n’était pas prudent d’en dire davantage.
« Lui » était l’Étranger qui passait,
aux yeux du pauvre d’esprit, comme le Chevalier en personne. On
dit de lui qu’il a séjourné dans le glen pendant
un moment au cours du mois de juillet, fiévreux et si harassé
qu’aucun ami n’osa se rapprocher de lui avec de la nourriture
de crainte qu’il ne fût capturé. Je n’ai pas
vu cette cachette, mais le docteur m’a dit qu’elle existe
encore et n’est rien d’autre qu’un repaire, niché
sous ce que nous appelons un abri, un refuge pour les moutons. À
l’origine, c’était probablement l’embouchure
du terrier d’un renard, élargi à coup de dague.
S’il a jamais existé, le repaire a depuis longtemps été
comblé avec des pierres, qui sont tout ce qui rappelle la résidence
royale.
Barrie est allé aux Hébrides, décor de Mary
Rose. Voir quelques photos avant leur départ : ici.
(Photographies empruntées à
ce site-ci)
TO BE CONTINUED... / A SUIVRE...
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