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 Ce texte est disponible en version originale 
                sur le site d’Andrew Birkin sous forme manuscrite. Robert 
                Greenham le reproduit dans son livre et nous explique ceci 
                : « En septembre 1901, James Barrie rend visite à 
                Rupert Darnley Anderson, originaire de Liverpool, 
                un grossiste en fruits, à la retraite. Il possède 
                le domaine de l’abbaye de Waverley et ses dépendances. 
                Le motif de cette visite demeure inconnu. » James Matthew Barrie a écrit ce petit dialogue 
                imaginaire assez cruel pour son épouse lorsqu’on 
                y songe, car elle désirait ardemment être mère. 
                Mais l’humour de l’ensemble emporte le lecteur. Peut-être 
                Barrie était-il agacé par la volonté sans 
                cesse renouvelée de son épouse d’agrandir 
                son jardin (sa grande obsession), qui semble parfois être 
                une compensation à certaines frustrations… 
 
 
   [Image fournie par Robert Greenham] 
               Livre d’or des Anderson (visitor's book) :  Cher Monsieur Anderson,Black Lake Cottage est délicieux. Sa perfection ne tient 
                qu’à une palissade, qui pourrait être construite 
                avec les arbres du bois d'alentour. Puis-je en abattre ?
 Cordialement,
 M.B.
 Chère Madame Barrie,
 Oui, faites comme vous le souhaitez. Vous pouvez prendre une centaine 
                d’arbres.
 Cordialement,
 R.A.
 Cher Monsieur Anderson,
 Merci beaucoup. Je vais faire abattre le millier d’arbres 
                que vous m’offrez si gentiment. Le bois est si charmant 
                ! Puis-je avancer ma clôture et entourer quelques hectares 
                de ce bois ?
 Merci par avance.
 M.B.
 Chère Madame Barrie,Je vous en prie.
 R.A.
 Cher Monsieur Anderson,J’ai été frappée par la beauté 
                du lac [Black Lake] et je suis convaincue que nous pourrions en 
                faire quelque chose. Puis-je l’encercler avec ma clôture 
                ? Je vous remercie par avance.
 Cordialement,
 M.B.
 Chère Madame Barrie,Il en sera selon votre désir. N’avez-vous pas d’autre 
                souhait à formuler ?
 R.A.
 Cher Monsieur Anderson,Puisque vous êtes si aimable, pourrais-je, je vous prie, 
                avoir les ruines de l’abbaye ? L’endroit est idéal 
                pour mes pieds d’alouettes [delphiniums].
 M.B.
 Chère Madame Barrie,Agissez à votre guise et entourez ces ruines avec votre 
                clôture.
 R.A.
 Cher Monsieur Anderson,
 Warveley [le nom de son domaine] n’est-il pas trop grand 
                pour vous ? J’aimerais tant l’adjoindre à ma 
                petite propriété !
 M.B.
 Chère Madame Barrie,Waverley est vôtre.
 R.A.
 Cher Monsieur Anderson,Vous avez un joli petit garçon. Puis-je l’entourer 
                avec ma clôture ?
 M.B.
 Chère Madame Barrie,J’ai décidé de déposer cette affaire 
                entre les mains de Madame Anderson.
 (R.A.)
 Madame,Je vais placer dans l’instant une clôture autour de 
                votre personne !
 Amy D. K. Anderson
 
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