Entretien
avec Elbakin,
le 6 décembre 2006
Pouvez-vous nous dire d'où vient votre passion pour l'oeuvre
de J. M. Barrie ?
Je pense que ma rencontre avec Barrie a été providentielle,
comme toutes les rencontres importantes dans une vie. On sent
la main du destin qui vous pousse dans le dos. Avant Barrie, je
n'étais pas entière. Je savais qu'il manquait une
pièce en moi, mais je ne savais pas laquelle. Aujourd'hui,
j'ai deviné. Maintenant, je sais que l'on ne se quittera
plus, quoi qu'il advienne ; James Matthew Barrie est un peu mon
ange gardien attitré.
Je suis « philosophe » de formation
(je ne cesse de mettre un point finale à ma thèse,
un monstre de 800 pages, depuis quelques années !) et je
n'étais pas prédisposée, hélas, à
m'intéresser aux littératures de l'imaginaire. J'ai
été privée de cette nourriture très
longtemps, trop, d'où une énorme fringale... A priori,
philosophie et « barritude » sont antinomiques. Mais
c'est contradictoire uniquement pour les gens qui sont étroits.
Résumons. Je suis arrivée à
Barrie via Dickens et Shakespeare ! Dickens, parce que c'est le
maître incontesté du Roman et qu'il m'a jetée
sur les chemins des auteurs qui savent raconter des histoires.
A partir de Dickens, de ce centre, j'ai tissé mon univers
de lectrice. Je suis une victorienne, voire une édouardienne,
donc je dévore tout ce qui a trait à cette période.
Je devais rencontrer Barrie (1860-1937), tôt ou tard, c'était
une question de temps ! Avec Shakespeare, j'ai rencontré
la Reine Mab et les fées et j'ai été rendue
sensible à la « phantaisie » (je n'aime pas
trop le terme « fantasy », je m'en explique ailleurs).
Il y a une pincée de phantaisie chez Barrie, mais juste
une pincée.
Pas mal, n'est-ce pas, comme parcours ? Barrie
est bien entouré. Shakespeare et Dickens sont des références
qui lui sont chères.
Comment présenteriez-vous celle-ci
à celles et ceux, qui, par exemple, ne connaissent Peter
Pan qu'à travers le dessin animé Disney ? Quel est
le lieu commun revenant le plus souvent et globalement faux ?
L'oeuvre de Barrie est un genre à elle seule. Elle est
inclassable. A l'instar de Mervyn Peake, mais dans un domaine
étranger à ce dernier et différent dans la
forme. Le maître mot, à mes yeux, pour dire Barrie,
est « originalité », dans tous les sens de
ce terme. Il faut le lire pour comprendre ce que je veux dire.
Originalité et sentimentalité.
Attention, par sentimentalité, je n'entends pas des sentiments
dégoulinant de miel, des bons sentiments, une pensée
propre sur elle ; je veux dire que Barrie est le noble héraut
du coeur et de l'âme. Il ose et il réussit, là
où immanquablement d'autres se ridiculiseraient. Il arrache
nos masques et extirpe l'enfance vivante en l'adulte. Il recherche
une forme de vérité de l'humain, le poinçon
de la divinité.
Ce qui m'insupporte, lorsque l'on parle de Barrie,
c'est que l'on dise n'importe quoi de son oeuvre, qui se réduit
pour le grand public et même pour des professionnels de
la profession à un auteur qui a écrit pour les enfants
et / ou à Peter Pan. Quelle bêtise ! Partant, on
le juge par avance mièvre et rudimentaire. C'est tout le
contraire. Il est d'une cruauté inimaginable ; il sonde
le coeur humain, jusqu'à se mettre en danger personnellement.
George Bernard Shaw a dit une chose très vraie sur lui
: « Barrie abrite l'enfer dans son âme ! » Nous
sommes loin du cliché qui présente Barrie comme
un amuseur d'enfants. C'est d'ailleurs irrespectueux de juger
ainsi les enfants !
On ignore tout de son oeuvre. J'ai parlé
à quelqu'un qui a des fonctions importantes chez Gallimard
et vous seriez étonnée à quel point cette
personne, très cultivée et compétente à
l'extrême, ne savait rien de lui et, pourtant, le considérait
néanmoins comme peu vendable. Drôle de conception...
Barrie est anachronique, mais à toutes les époques,
la sienne y compris. Il est infréquentable. Allez savoir
pourquoi ! Je pense qu'il est trop subtil pour les âmes
vulgaires. Il y a une pureté chez lui que l'on confond
sûrement avec de la simplicité, dans le sens d'un
manque de complexité. Bien sûr, c'est tout le contraire.
Barrie est tout sauf cucul-la-praline ou gnangnan !
Il y a aussi ceux, plus futés, qui sentent
bien le souffre à travers les vapeurs de la guimauve, mais
qui accusent alors Barrie de choses innommables. Le jugement clair
et raisonnable sur Barrie paraît très rare.
Barrie a écrit un mythe, Peter Pan, et
cette histoire lui a fait de l'ombre. Mais qui connaît réellement
Peter Pan, une histoire qu'il n'a pas cessé de réécrire
? Le Peter Pan de la pièce, du roman et surtout celui du
Petit oiseau blanc est bien différent. Télérama
titre dans son numéro de la semaine prochaine « Peter
Pan, l'enfant qui ne voulait pas grandir. » Ils ne sont
pas les seuls à dire cela. Encore une erreur de perception
relayée ! Peter Pan est l'enfant
qui ne PEUT pas grandir. Il suffit de se reporter
aux textes originaux. Pourquoi ne le peut-il pas ? Je m'en explique
un peu dans ma préface au Petit Oiseau blanc. Peter Pan,
c'est Barrie et c'est aussi son frère aîné,
décédé très jeune, auquel il s'identifie.
Beaucoup de gens critiquent Barrie sans savoir
ou font preuve d'un aveuglement, qui pour moi est révélateur
de leur personnalité. Barrie leur fait peur, car il parle
de l'essentiel sans se voiler la face ou enrober le propos. Il
faut être très sûr de soi, dans le fond, pour
le lire et pour l'aimer, car on s'expose à l'incompréhension
dont est victime l'auteur. Il faut savoir différencier
la sensibilité de l'affectation. Ce n'est pas à
la portée de tout le monde.
Un exemple. Philip Pullman. Un auteur dont j'adore
la trilogie, et même la plupart de ses autres livres. Je
l'admire. C'est un écrivain cultivé, à l'intelligence
exacerbée, avec un imaginaire éclatant. Il proclame
sa haine de Peter Pan (il dit que c'est « rubbish »
!), dont pourtant il reprend des thèmes, et confond enfance
et infantilisme. Il prétend que Peter Pan est l'image d'une
innocence béate, qui stérilise toute expérience,
donc une évolution possible vers une maturité qui
vous rend entier. Rien de plus faux ! Venant de quelqu'un dont
l'oeuvre m'importe autant, cela me blesse. Alors, les autres...
Barrie suscite tous les malentendus.
Comment vous êtes-vous retrouvée
sur le projet du Petit Oiseau blanc ?
J'ai lu Peter
and Wendy ; j'ai été frappée
de voir, ayant le texte original de Barrie sous les yeux, qu'il
a souvent été adapté et souvent trahi au
lieu d'être purement traduit. J'ai été touchée
par cette histoire foisonnante, qui requiert divers niveaux de
lecture, et dont le fond empêche même que l'on s'attarde
sur la forme (le style de l'auteur). Quand j'aime un auteur, j'ai
tendance à vouloir tout lire de lui. J'ai donc lu The
Little White Bird ensuite. Je suis tombée
amoureuse du roman, comme on tombe amoureux d'une personne. Réellement.
Un choc ! Phénomène très étrange,
plutôt rare. J'ai vérifié si ce bijou avait
été traduit, ce n'était pas le cas. J'adore
les langues étrangères et je connais très
bien (je crois) l'anglais (dans le sens version, parce que je
suis pitoyable en thème !!!!). Je me suis mise à
le traduire, parce que j'avais dans l'idée de l'offrir
à des amis, qui n'avaient pas habitude ou moyen de lire
en anglais. Plus je le traduisais, plus je me disais que je voulais
faire ce cadeau à un nombre plus important de gens. Je
suis du genre à acheter des livres et à les offrir
dans la rue... Je voulais offrir Le Petit Oiseau blanc au monde
entier. Rien que ça... Il a fallu plus d'un siècle
pour que l'on ait une traduction !
Je suis une scribouillarde, donc j'écris
moi-même, et je caresse le rêve défendu de
la publication. J'ai d'ailleurs eu des petites choses de publiées,
un roman a failli trouver sa place en librairie, autrefois...
Je continue, en quête d'un roman honnête, si tant
est que je sois capable de l'écrire... Bref, ce n'est pas
le sujet, mais tout ceci pour dire que j'écrivais et que
traduire n'était pas une activité différente
de ce que je faisais tous les jours. J'ai traduit. Puis, j'ai
pensé très logiquement que j'allais le faire publier.
J'ai démarché des personnes susceptibles de lui
faire une place dans leur catalogue et j'ai trouvé, assez
rapidement, un interlocuteur, parce que je connaissais mon sujet
et parce que je ne lâche jamais une affaire. Je suis un
cauchemar ambulant quand je crois en quelque chose. Je suis le
précepte de Barrie (même si cette citation est apocryphe) : «Bien sûr que les rêves
se réalisent, mais seulement si vous le désirez
assez fort. Vous pouvez obtenir n'importe quoi dans la vie si
vous sacrifiez tout le reste pour cette chose. »
Comment s'est déroulée
votre collaboration avec l'éditeur Terre de Brume ?
A partir du moment où le directeur de la maison l'a accepté
(cela a pris des mois, car un de ses directeurs de collection
n'en voulait pas et M. Poisson, louons-le, l'a pris pour une autre
collection !), après que j'ai décidé que
ce serait cette maison car d'autres étaient intéressées
entretemps, j'ai eu toute liberté (c'est très rare
dans ce milieu). Je précise que je suis une autodidacte
et que je n'étais pas traducteur littéraire de profession
et que seul mon amour pour Barrie m'a transformée pour
le rôle. Maintenant, je connais même le langage scots
!
On ne m'a donné aucune directive. J'ai
décidé de tout dans ce livre, sauf de la couverture.
J'avais d'ailleurs rédigé une quatrième de
couverture assez originale, mais on m'a dit que c'était
trop dangereux en termes de vente ! Je crois que c'est faux. Personnellement,
j'aime qu'un livre m'alpague. Pas vous ?
Dans ma maison, j'ai installé un «
musée » Barrie. J'ai beaucoup de documents. J'ai
essayé d'en faire profiter les futurs lecteurs. En plus
de la traduction, vous trouverez une préface conséquente
(une cinquantaine de pages), des photos, des annexes... Vous verrez
la genèse de Peter Pan, entre autres...
J'ai
adjoint une très belle carte des Jardins de Kensington.
Je rêvais d'une carte pliée dans le livre, très
grand format, mais cela coûtait trop cher...
Je n'ai eu aucun commentaire sur mon travail
par Terre de Brume ; je pense qu'ils ont été satisfaits.
J'ai été mon propre directeur de conscience et de
travaux sur ce projet. Un bonheur ! C'est ensuite que les choses
ont été plus délicates. La correction de
mes épreuves, auxquelles j'avais apporté un soin
infini, n'a pas été prise en compte (C'était
l'été... Je n'aurais jamais cru une chose possible
! ) et le livre s'est retrouvé encanaillé par des
coquilles qui m'ont beaucoup pesé, d'autant plus que je
n'étais pas responsable. M. Poisson m'a dit que cela n'affectait
pas mon travail... J'attends un second tirage – si le livre
se vend – pour éliminer ces petits défauts.
Mais je suis heureuse que Terre de Brume ait
donné sa chance à ce roman, d'autant plus qu'ils
ont été les premiers, là encore, à
publier la pièce et ne l'ont que peu vendue. Hélas...
Au final, avec quelques semaines de recul,
que pensez-vous de l'accueil reçu par cet ouvrage ?
Quel accueil ? Personne ne parle de ce livre,
hormis vous, une citation réduite à la portion congrue
dans « Libération » et dans « Télérama
», et encore pour faire vendre une médiocre suite
écrite par une femme sans scrupules. Le GOSH a besoin d'argent,
c'est légitime, mais trahir à ce point celui qui
leur a donné tous les droits de Peter Pan (le personnage,
pas seulement la pièce et le roman)... Je savais que je
n'aurais aucune couverture médiatique. Je suis enthousiaste
mais très lucide. D'autre part, les libraires ne savent
pas quoi faire de ce roman. Ils le classent soit en SF/ Fantasy,
soit au rayon jeunesse, soit en littérature générale
(sa véritable place, selon moi, car seuls 5 chapitres sur
26 parlent de la naissance de Peter Pan et du petit peuple féerique
qui habite les Jardins de Kensington). Cette incertitude pour
moi reflète la qualité immense du roman : il transcende
tous les genres, il n'appartient à aucune catégorie
prédéfinie. Il peut plaire à tous. Je défie
quiconque de ne pas aimer ce roman !
Tout le monde se moque de Barrie. Vous n'avez
pas remarqué ? Cela me rend profondément triste,
certains jours. Je fais ce que je peux pour défendre son
oeuvre, mais je suis un grain de sable. J'ai écrit à
France-Culture, à divers journaux. Aucune réponse.
Je prêche dans le désert. Y'a quelqu'un ?
Le meilleur accueil, c'est celui des lecteurs.
J'ai reçu des courriers dans ma boîte aux lettres
électroniques. Des gens, qui ne lisent pas l'anglais, et
qui étaient heureux de pouvoir enfin lire ce roman atypique,
qui me pressaient de traduire le reste, qui m'encourageaient,
qui portaient mon immense projet. Ils ont tous aimé et
été émus par cette oeuvre délicate.
Alors merci à eux. Barrie a peu de lecteurs en France,
mais ceux qui le lisent le font avec dévotion, je crois.
C'est un signe.
Quels seraient les prochains travaux
sur lesquels vous aimeriez travailler ?
J'y travaille déjà ! Je cours ! Je me suis mise
en demeure de traduire toute l'oeuvre de Barrie. Et j'ai un volume
de prévu (énorme !) pour 2008, chez un autre éditeur.
Ce que j'appelle ma « Pléiade du pauvre ».
Une dizaine de textes de Barrie, des surprises, un essai biographique...
Une multitude de documents. Je pars en Écosse l'année
prochaine pour mettre mes pieds dans ses pas.
J'aimerais aussi que des maisons d'édition
m'offrent des contrats pour traduire, pour gagner ma vie ainsi.
J'aimerais aussi traduire Walter de la Mare, Trollope, Quiller-Couch,
Emerson...
Peter Pan est un personnage encore très
à la mode, c'est le moins que l'on puisse dire. On le constate
avec les différentes suites ou préquelles parues
ces derniers temps ! Quel est votre regard sur ce type d'ouvrage
?
J'ai des envies d'autodafés. Pour ne pas dire pire. Cela
me rend colérique et c'est mauvais pour mon coeur. Je n'ai
pas envie d'en parler pour leur faire une publicité, qui
est déjà outrancière. J'exècre les
profiteurs, les gens à l'imagination stérile qui
pillent l'imaginaire des autres, car ils sont vides et creux.
Il y aussi sont qui essaient de se faire un nom, de vendre, sur
la réputation d'un immense classique de la littérature.
C'est moche et immoral.
Je fais une différence - remarquez ma
largeur d'esprit ! - entre ces « suites » et les variations
autour de l'oeuvre, comme celle de Loisel, qui est d'une grande
qualité et qui n'est qu'un prétexte pour l'artiste
à développer un univers qui lui est propre. Les
suites prétendent s'inscrire, plus ou moins légitimement,
dans un prolongement de l'original. Les variations sont souvent
honnêtes, respectueuses de l'auteur, et ne sont que des
hommages qui n'empêchent pas une création personnelle.
Le talent permet tout, le génie plus encore.
Je n'ai rien rencontré de tout ceci dans ces « suites
»... Mais il suffit de comparer avec l'original et le vainqueur
est toujours Barrie.
Avec un auteur aussi installé
que Barrie, il est sans doute peu évident de se lancer
dans une critique. Pourtant, nul n'est parfait. Que pourrait-on
trouver à redire sur son oeuvre ?
Aussi installé que Barrie ? Pas en France ! Et il a ses
détracteurs, même là où il est révéré.
Moi, je ne trouve rien à redire à son oeuvre. Barrie
me fait rire et pleurer, et souvent en même temps. Si, vraiment,
on voulait être peau de vache on pourrait dire qu'il n'a
jamais cessé d'écrire le même livre, mais
je crois que c'est plus ou moins le cas de tous les auteurs, les
bons et les mauvais. Chez lui, c'est très flagrant, plus
que chez d'autres, mais ce n'est pas une limite en soi.
Ceux qui n'aiment pas Barrie lui reprochent d'être
loufoque et sentimental. Moi, je
l'aime sans conditions.
Pensez-vous que cet auteur n'a, quoi
qu'il en soit, pas la place qu'il mérite, en France justement
?
C'est évident ! Mon travail s'apparente à un combat.
Le terme n'est pas exagéré. Dans les pays anglo-saxons,
il a une meilleure place. De grands noms de la littérature
et du cinéma (Hitchcock, par exemple, le pauvre qui n'a
jamais pu faire le film dont il avait envie) ont reconnu sa valeur.
Mais, ici, il faudrait un Sylvère Monod pour le propulser.
Néanmoins, je crois qu'un jour il sera reconnu. Je suis
patiente. J'espère que je serai encore en vie pour assister
à cela ! La principale limite de Barrie est qu'il n'a pas
donné naissance à des épigones, contrairement
à d'autres classiques. Normal, car il n'existait qu'un
seul exemplaire ! Son oeuvre est trop personnelle pour engendrer
une émulation, ouvrir la voie à un genre. Barrie
irrigue son oeuvre avec son intimité la plus profonde,
avec une telle impudeur, qu'il est le seul à pouvoir le
faire. Et puis Peter Pan, c'est une entrave, au final.
Si vous ne deviez retenir qu'une seule
oeuvre de sa bibliographie, de quoi s'agirait-il, et pourquoi
?
Le Petit Oiseau blanc.
Parce que c'est ainsi que je l'ai réellement rencontré,
parce que cette oeuvre est superbe et qu'elle est le creuset de
toutes les autres, même celles qui précèdent
et parce qu'elle dit TOUT. Sur son existence, sur son art, sur
notre condition d'homme... Sinon, j'ai un immense faible pour
Tommy Sandys (deux
romans).
J'ai remarqué que vous teniez
un blog (et même
plusieurs), fréquemment mis à jour. Qu'est-ce
que cela représente pour vous ?
Blog ? Non, un JIACO ! « Les roses de décembre »,
puisque c'est le nom de ce Journal Intime à Ciel Ouvert,
car je hais le terme de « blog », est un laboratoire
de mes divers travaux (de traduction, de philosophie, et romanesque,
même si ce dernier terme est bien trop ambitieux pour la
médiocre que je suis). Le nom de ce journal provient d'une
citation de Barrie, selon laquelle Dieu nous aurait donné
la mémoire afin que nous ayons des roses en décembre,
est un endroit où je pense à haute voix. Ce sont
des fragments. Rien de plus, rien de moins. Je suis une graphomane,
je crois. J'écris partout. Mes billets sont les marque-pages
de mes jours. L'autre
« blog » est consacré à Lewis Carroll
(il s'appelle « La chasse au Snark », d'après
cette oeuvre délirante et géniale de Carroll),
une autre de mes grandes passions (c'est ouvert depuis peu). Je
l'ai conçue sur le même modèle que les Roses,
via Blogger, par souci de rapidité et de simplicité,
car un site internet prend beaucoup de temps (j'ai des centaines
de documents à mettre en ligne sur mon site consacré
à Barrie et plus de 1500 photos personnelles de l'auteur,
que l'on m'a offertes)...
Au début, j'ai écrit sans raison
véritable, sinon pour avoir un repère. Pour moi.
Je suis égoïste. Mais des gens sont venus lire et
un partage s'est instauré et des amitiés sincères
se sont créées. J'ai rencontré des gens admirables,
dont Robert Greenham,
mon ami anglais, qui a écrit un livre délicieux
et documenté (il y a des scoops à l'intérieur,
notamment sur Hook !) concernant Barrie... Alors, cela représente
un endroit idéal pour moi, un paradis virtuel, mais non
artificiel.
La fin de l'année approche déjà...
Que peut-on vous souhaiter pour 2007 ?
Plein de choses ! Que ma vie demeure la même qu'en ce jour.
Que Le Petit Oiseau blanc ne se casse pas les ailes et qu'il soit
accueilli dans le plus de foyers possibles. Que je travaille vite
et bien. Que je puisse enfin finir ma thèse et mon roman.
Que je rencontre le fantôme de Barrie à Kirriemuir...
Et, surtout que mon cher Barrie soit mieux considéré
en France.
Merci infiniment à vous de prendre le
temps et la peine de parler de James Matthew Barrie. Je suis reconnaissante.
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