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1. Robert
Louis Stevenson
Parmi les auteurs aimés de J.M. Barrie,
on trouve aux premières loges de sa bibliothèque,
Robert Louis Stevenson,
avec qui il entiendra une correspondance qui témoigne du
respect et de l'admiration réciproques dans lesquels se
tenaient réciproquement les deux écrivains.
Extrait dans notre traduction :
Vailima, décembre 1892,
Cher J.M. Barrie,
Bientôt vous en aurez assez de moi. Je n’y peux rien.
J’ai cessé de travailler depuis quelques temps et
j’ai relu The Edinburgh Eleven [livre
à sketches de Barrie] et j’ai eu grande envie d’écrire une parodie et de vous rendre la monnaie de votre pièce [Barrie fait référence
dans ce livre à Stevenson*] afin de voir comment vous
l’apprécierez vous-même. Puis j’ai
lu (pour la première fois, je ne sais pas comment cela
se fait !) A Window in Thrums [livre de
Barrie, scènes de la vie de son lieu de naissance].
Je ne dis pas que c’est meilleur que The Minister
[pièce, puis roman de Barrie] : il s’agit
moins d’un conte – et il y a de la beauté,
une beauté matérielle inhérente au conte
IPSE, que les critiques intelligents, de nos jours et depuis longtemps,
aiment à oublier. Certes, il y a plus de défauts
avérés ; quoi qu’il en soit, je l’ai
lu dernièrement et c’est écrit par Barrie
! Et il est l’homme de la situation à mon avis !
La chapitre intitulé « Le Gant » est une grande
page : c’est étonnamment original et aussi vrai que
la mort et le jugement dernier. Tibbie Birse [personnage
d'A Window in Thrums] dans le passage consacré
à l’enterrement est immense ! (...)
Je suis fier de penser que vous êtes écossais, bien
que, soyez-en assuré, je ne sais rien de ce pays, étant
un simple touriste anglais, pour citer Gavin Ogilvy [un pseudonyme
de Barrie, mais également un de ses personnages]. Je
recommande le difficile cas de M. Gavin Ogilvy aux bons soins
de J.M. Barrie, dont l’œuvre est pour moi une source
vive de plaisir et de sincère fierté nationale.
(...) Et, s’il vous plaît, ne pensez pas, lorsque
je semble me comparer à vous, que je suis totalement aveuglé
par la vanité. Jess [un des personnages de Barrie
in Auld Licht Idylls et A Window in Thrums] franchit mes limites : je ne
puis même pas effleurer sa jupe. Ma plume ne recèle
pas une telle séduction crépusculaire. Je suis un
artiste compétent, mais j’ai l’impression de
commencer à voir en vous un homme de génie. Prenez
soin de vous, pour mon propre salut. C’est une chose diablement
difficile pour un homme qui écrit tant de romans que moi
d’en avoir aussi peu à lire. Et je peux lire les
vôtres et je les aime.
Dommage pour vous que ma copiste [Fanny, sa femme] ne
soit pas là aujourd’hui et ma propre main est sensiblement
pire que la vôtre.
Bien à vous,
Robert Louis Stevenson
Le 5 décembre 1892,
P.S. : On me dit que votre santé n’est pas robuste.
Venez ici et essayez la Chambre du Prophète ! Il n’y
a qu’un seul inconvénient pour vous : nous nous levons
tôt. La copiste dit que vous êtes un amoureux du silence
– et que notre maison est bruyante et qu’elle est
un moulin à paroles –, je ne suis pas responsable
de ces assertions, bien que je pense fermement qu’il y ait
une touche de loquacité dans mes appartements. Nous avons
si peu de choses à discuter, voyez-vous ! La maison est
éloignée de trois miles de la ville, située
au milieu de grandes forêts silencieuses. Il y a un ruisseau
non loin de là. Et quand on ne parle pas, on entend le
ruisseau, et les oiseaux, et la mer qui vient se briser sur les
côtes, trois miles au loin et six cents pieds au-dessous
de nous. Et trois fois par mois une cloche. Je ne sais pas où
se situe cette cloche ni qui la fait sonner. Il se peut qu’il
s’agisse de la cloche du conte d’Andersen. Il ne fait
jamais chaud ici. 86 à l’ombre [Fahrenheit,
à savoir 30 degrés Celcius] est notre maximum.
Et il ne fait jamais froid, sauf au petit matin. Tenez-le vous
pour dit. Je pense que ce climat est le plus sain au monde : même
la grippe perd entièrement son piquant. Seulement deux
malades en sont morts : et l’un d’entre eux avait
dans les quatre-vingts ans et l’autre était un enfant
qui avait moins de quatre mois. Je ne vous dirai pas que c’est
beau, car je veux que vous veniez ici le constater de visu. Tout
le monde, hormis ma femme, a du sang écossais dans mon
domaine et – je vous demande pardon – les indigènes
font également exception. Ma femme est néerlandaise.
(...)
R.L.S.
Venez, cela ouvrira votre esprit et cela me fera du bien.
Barrie parle très bien de son admiration
pour le grand romancier notamment dans un chapitre de son roman
Margaret Ogilvy, passage que vous pouvez lire dans notre
traduction : cliquez
ici.
2. Charles
Dickens
3. George
Meredith
4. William
Shakespeare
5.
Joseph Conrad
6.
R. M. Ballantyne
7.
George MacDonald
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